Petite explication sur la philosophie de pratique du Tai Ji Quan (taï chi chuan) Le Wuji est l'état naturel ou yin et yang ne sont pas distingués. Le taï chi est produit par le Wuji il est la mère du yin et yang. Le Wuji sépare ou réunit le yin et le yang, dans l'humain c'est le yi (intention) qui effectue cette mutation. Le taï chi crée 2 pôles, les 2 pôles produisent 4 phases qui engendrent les 8 trigrammes (portes), les 8 trigrammes donnent naissances au 64 hexagrammes. WU JI se décompose en 2 termes Wu signifie : rien, vide. Ji signifie : limite, frontière. Wu Ji n'a donc pas de limites. Il n'y a rien, c'est l'infini cosmique. Tai signifie : grand, Ji signifie : limite, frontière. Tai Ji signifie : grand, au point de ne pas avoir de limites. C'est l'infiniment grand cosmique. Le cosmos est grand, il n'y a pas de limites, il est infini. Le Wu Ji est un concept d'intériorité d'origine taoïstes. Il fait partie de la cosmogonie chinoise. Notre approche du mouvement n'est pas une approche intellectuelle se référant à l'histoire et/ou une forme de philosophie, mais elle découle de l'expérience de nos sensations. Ainsi notre Wu Ji est proche du Big Bang et de la création de l'univers. Le Wuji est un état de vide non vide qui porte en lui un potentiel. Le wuji est l'état antérieur à la création, avant tout acte. Dans le taï chi chuan le créateur (le pratiquant) va puiser dans son vide intérieur la compréhension du chi, puis de ce chi en situation d'équilibre, immobile et neutre découle la forme posturale qui devient en alternance yin ou yang. A la fin de la forme le retour au wuji s'effectue à l'image d'une salle qui serait présumée vide, mais néanmoins emplie de l'air qui l'occupe. Un concept philosophique La notion de Wu Ji a été développée par les lettrés de la Chine ancienne. Elle s'associe à tout un système de pensées qui s'est construit autour du yin-yang. Elle est ainsi étroitement associée à celle de Tai Ji. De nos jours, ont sait que l'organisation du cosmos selon la philosophie ancienne chinoise procède de cet engendrement : wu ji, - tai ji - yin-yang. Dès que le tai ji se met en mouvement, il se divise en vin-yang., Pourtant, ces termes sont chronologiquement apparus dans l'ordre inverse : yin-yang - tai ji wu ji. Yin et yang étaient alors considérés comme des entités matérielles étant tous deux Qi, matière. C'est plus tard, vers la fin de la période des Royaumes combattants (de -475 à - 221 av. JC), que leur sens s'achemine vers l'abstraction en devenant de plus en plus philosophique. Dans l'ouvrage intitulé Yi Chuan, qui est un livre de commentaires sur le Yi king. il est écrit : un Yin et un Yang construisent le Tao. Le Yin et le yang sont conçus sur un socle sur lequel s'édifie un système philosophique complet. Le mot Tai Ji est évoqué par Confucius dans le chapitre Xi Ci Chuan de ce même ouvrage (on dit que c'est lui qui aurait écrit ce livre, d'autres affirmant que c'est une oeuvre collective, rédigée sur une très longue période) Et ceci demeurera jusqu'à la dynastie Song du Nord (960-1127), lorsqu'un philosophe du nom de Zhou Dun Yic (1017- 1073) élabora une représentation du Tai ji expliquant la transformation de l'univers à partir d'un tableau du Taoïste Chen Zhuin illustrant le Xian Tien (ciel antérieur qu'on appelle aussi Wu Ji " qu'il modifia légèrement. Il décrit l'engendrement suivant : wu ji - tai ji - yin-yang wu xing (les 5 éléments) nan (homme) et nu (femme) wan wu (toutes les créatures du monde). Ce tableau aura beaucoup d'influence sur les générations qui vont suivre. La façon de bouger le corps précède le concept et l'explication ne sert à rien pour pratiquer. Ce sont les lettrés qui ont voulu expliquer, décrire, écrire, pas les Taoïstes qui cherchaient seulement à devenir immortels. Dans un texte datant de 1552 Ji Quan Lun, à l'intérieur duquel une boxe chinoise est désignée par le terme Tai Ji qui vient du Wuji est la mère du Yin et du yang Aussi les pratiquants de Tai Ji Quan ont-ils ajouté à la forme un mouvement de préparation et un mouvement de terminaison pour que l'ensemble soit conforme au modèle théorique : Wu Ji - Tai Ji - Wu Ji. Ces postures sont appelées Wu Ji Shi en Tai Ji Quan et Wu Ji Zhuang en Gi Gong, Ce n'est pas en soi une mauvaise idée mais on se contente alors souvent du mot Wu Ji sans en toucher véritablement l'essence. Aussi que l'on adopte ou non cette posture n'aide ni ne gène vraiment le pratiquant... Dans la philosophie de Zhou, le Wu Ji gagne ses lettres de noblesse et devient plus tard expliqué par une philosophie La façon de bouger le corps précède le concept. Avant de commencer la forme ont cherche à relâcher les tensions, apaiser son esprit, souvent en se contrôlant. Cette posture est souvent pratiquée sans accéder à l'état de Wu ji. Un exemple : le pratiquant croit souvent être relâché alors qu'à l'intérieur de lui-même, il ne cesse de penser au travail et à ce qu'il fait. Cela ne peut pas être l'état de Wu Ji qui est en toutes circonstances de ne penser à rien, et dans lequel il n'y a pas mène d'intention. En Qi Gong, c'est un peu différent. II n'y a pas d'enchaînements de mouvements. La posture se nomme Wu Ji Zhuang et le pratiquant reste simplement debout en apaisant son esprit. Dans ces circonstances, il arrive parfois que d'un seul coup, un éclat lumineux survienne, un grand blanc, c'est le Wu Ji. Mais ça arrive spontanément. Tout est alors vide. C'est l'état de vacuité. II n'y a pas d'activité de l'esprit, mais celui-ci est cependant conscient des réactions de son corps. La chanson du Wu Ji décrit clairement cet état de vacuité : L'esprit ne pense à rien, aucune image ne le retient; l'esprit parvient à ce qui semble vide, tout est déchargé; on accède à l'état d'innocence, comme ce qu'est le rien ; libre et heureux de voler à travers l'univers ; c'est la marche dans le tao De nos jours, selon qu'il soit appréhendé en Tai Ji Quan ou en Qi Gong, l'essence du Wu Ji a des portées différentes. Il existe ainsi en Tai Ji Quan une posture qui a été appelée Wu Ji Shi. Le pratiquant reste debout, pieds joints, les deux mains pendant naturellement le long de chaque côté du corps. Une phrase répétée en Xing Yi Duan explique un peu l'état de Wu Ji qui peut se retrouver en boxe chinoise : Au combat (quai') à un très haut niveau, les techniques que l'on a apprises sont intégrées ( wu quai'). Wu Ji est un " état " que l'on peut retrouver dans différentes postures, et qui, par la pragmatique pédagogique est devenu une posture qui débute les enchaînements. La qualité de l'enchaînement d'une forme dépend de la qualité de cette posture de corps et d'esprit. A l'origine, Wu Ji est le sans fait, le non organisé et dans nos pratiques d'arts internes une posture manifestée de l'interaction corps-esprit. C'est une observation de ce qui est avant afin de lâcher toutes les intentions résiduelles. Ainsi on commence pour toute forme par connecter le ciel et la terre. Cette intention étant une différenciation. une organisation. il se trouve que l'on n'est déjà plus dans Wu Ji. En fait, dès que l'intention (de débuter la forme) se manifeste. C'est une graine qu'il s'agit d'arroser pour que la posture corporelle ouvre peu à peu la conscience. Le seul moyen que nous ayons pour cultiver Wu Ji est la conscience sensorielle. c'est-à-dire la réunion de l'intention et de la sensation. L'absence d'intention qui caractérise l'état n'est pas en accord avec la posture debout, dont l'instabilité nécessite un rééquilibrage permanent. La seule posture adéquate serait idéalement allongé(e)... .A défaut. pour les arts internes il s'agit. dans la posture verticale de prendre conscience du minimum de contractions nécessaires à l'équilibre. Cela se lit mécaniquement par l'alignement de points précis comme : tête, épaules, hanches, chevilles, pieds. De cette étape découle la phase préparatoire où l'espace s'ouvre d'abord dans la dimension verticale (ciel-terre), puis dans la largeur (écart des appuis), puis dans la profondeur (quand les mains vont vers l'avant et que le dos s'ouvre). C'est le début de la forme. Ces trois phases correspondent à trois espaces : l'espace secret (intime) dans lequel il n'y a pas de localisation (on se trouve au centre) l'espace intérieur où les axes se placent par la mobilité corporelle l'espace extérieur où le mouvement se rend visible pour autrui. Ce travail sur soi amène la création du mouvement et des formes, l'esprit (via l'intention - yi) guide l 'énergie et c'est ainsi que le corps se libère laissant l'esprit retourner à l'origine. Vivre cette émotion se traduit par effectuer la forme, la terminer et s'apercevoir qu'un bref instant le temps s'est arrêté avec comme héritage une sensation de bien être. © JM BIEBER Biblio historique Génération Tao
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